BETTERAVES : TOUJOURS PLUS DE MATIÈRE SÈCHE PAR HECTARE
Les essais 2015 réalisés par les semenciers mettent en avant des rendements moyens de 18,5 tonnes par hectare, obtenus à partir de nouvelles variétés sélectionnées pour leur richesse en matière sèche.
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LA BETTERAVE FOURRAGÈRE EST UN ALIMENT PRODUIT SUR L'EXPLOITATION, souvent sur une faible surface, en vue d'augmenter la densité énergétique de la ration, mais aussi de sécuriser le système fourrager. Au regard des essais réalisés chaque année par l'ADBFM* (l'Association pour le développement de la betterave fourragère monogerme qui regroupe les semenciers), cette crucifère est en effet capable de produire entre 18 000 et 20 000 UF/ha, soit de 15 à 20 tonnes de MS/ha. « Ces caractéristiques en font le complément naturel idéal des rations à base d'herbe et de foin ou dans les modes de production AOP qui excluent le recours aux ensilages, souligne Alexandre Carré, animateur de l'association. Mais c'est aussi un complément énergétique à plus de 1 UFL/kg MS dans les systèmes maïs. »
LA SÉLECTION ORIENTÉE VERS DES VARIÉTÉS FOURRAGÈRES SUCRIÈRES
En 2015, l'association a reconduit trois essais variétaux avec un protocole commun dans le Calvados, l'Ille-et-Vilaine, le Nord (voir tableau). Les résultats d'un quatrième essai conduit dans le Loiret pour la zone infestée par la rhizomanie n'ont pas été publiés, « parce que l'écart observé cette année entre les variétés résistantes et les variétés sensibles est très faible », précise l'animateur. Pour rappel, la rhizomanie est une maladie virale transmise par des nématodes. C'est un parasite qui peut avoir un fort impact sur les rendements et pour lequel il existe peu de solutions de traitements chimiques. Les variétés sélectionnées pour leur résistance sont donc recommandées dans ce que l'on appelle les zones à risque de rhizomanie, c'est-à-dire dans les zones de culture de betteraves sucrières particulièrement sensibles à l'expression de la maladie. C'est aussi dans ces mêmes secteurs que sévit le rhizoctone brun, contre lequel les semenciers proposent des variétés résistantes. La mise en place de rotations est aussi un moyen de prévention contre cette maladie cryptogamique. En matière de sélection, les semenciers axent aujourd'hui leur offre sur des betteraves dites fourragères sucrières ou sucrières fourragères : « Il ne s'agit pas de croisements avec des variétés sucrières, mais de betteraves sélectionnées pour leurs taux de matière sèche élevés, se rapprochant de ceux des betteraves sucrières, précise Gérard Deroulers, chef de produit chez Florimond-Desprez. Augmenter la teneur en matière sèche est un moyen d'augmenter la productivité/ha, comme la production d'UF/ha. »
À DISTRIBUER ENTIÈRES, HACHÉES OU PÂTURÉES
Ces variétés à tendance sucrière sont donc plus dures, rendant la consommation plus délicate pour les ruminants qui n'ont pas d'incisives sur la mâchoire supérieure. Mais la plupart des éleveurs distribuent aujourd'hui la betterave fourragère hachée dans une mélangeuse. « L'augmentation de la MS ne pose donc pas de problème d'ingestion, assure Gérard Deroulers. Il est même possible de les distribuer entières, sauf en conditions de sécheresse extrême avec des taux de MS à la récolte qui seraient supérieurs à 23 %. » L'option du pâturage des betteraves reste donc aussi d'actualité, « même si ces variétés émergent moins du sol que les fourragères traditionnelles », précise Alexandre Carré. Une pratique économique qui consiste à faire pâturer les betteraves au fil en période estivale, lorsqu'il n'y a plus d'herbe et qui, selon la douceur du climat et la portance des sols, peut être prolongée tard en saison.
JÉRÔME PEZON
Voir le site www.betterave-fourragere.org.
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